A propos des goodies caritatifs
Quoi de neuf sur le blog de Louis CHATEL ? En ces périodes de fête il est un sujet qui alimente les boîtes aux lettres, celui de l'appel aux dons.
Chacun a sa propre opinion sur le sujet et décide si oui ou nom il doit donner aux oeuvres caritatives.
Ceci précisé, un autre sujet concomitant est celui du marketing agressif par voie postale... et quand ces 2 sujets se rencontrent on peut s'interroger sur la finalité des dons.
Personnellement je cotise depuis quelques années (prenant la suite de feu mon épouse qui s'occupait de cette "activité" pour notre ménage), mais au fil des années j'ai constaté une inflation des courriers et commencé à me poser des questions quant au coût de ce marketing.
D'ailleurs, ayant été pendant un certain temps membre bienfaiteur d'une société d'amis... je me suis retrouvé également submergé de lettres au moment de la déclaration sur l'ISF alors que je n'étais nullement concerné : les partages de fichiers et les algorithmes peuvent provoquer des situations imprévues.
Le publipostage accompagné de goodies dont des étiquettes autocollantes à votre adresse ça a un coût certain que certains justifient en relativisant leur coût par rapport à la somme des dons : ceci n'a pas de sens économique car agglomère des situations non comparables.
Vous pouvez offrir une montre en or à qui va vous donner 1 million d'euros, c'est inférieur au pourcentage de frais habituels de gestion & collecte et pourtant ça pourrait donner beaucoup à un nécessiteux.
Mais 20 euros de frais de démarchage (courrier + goodies) à quelqu'un qui donne 10 euros ce me semble à perte... même si ce n'était que 5 euros ça ferait quand même 50% du don.
Caritatif suppose que les dons aillent pour soutenir une bonne cause, là il me semble que ça soutient surtout :
- la poste qui distribue le courrier (si en plus la réponse se fait par lettre on double le courrier donc l'activité).
- les imprimeurs qui fournissent les documents publipostés
- les industriels qui fabriquent les goodies, voire les sociétés de transport qui se chargent de la logistique quand fabriqués à l'étranger (ce qui doit souvent être le cas, c'est un autre sujet).
et j'en oublie sûrement.
Bref, saturé de tout ce courrier à détruire (en plus avec vos coordonnées sur toutes les pages donc à vraiment détruire finement), j'ai envoyé fin 2016 (3 ans déjà) le courrier suivant à l’attention des personnes en charge des dons et cotisations :
Madame, Monsieur
Désolé pour l’aspect « circulaire » de ce courrier, mais je n’ai pas eu le temps de le personnaliser aux différentes associations auxquelles je cotise.
Depuis quelques mois je collecte l’ensemble des courriers que je reçois des diverses associations caritatives et fondations qui ont mes coordonnées dans leurs tablettes.
La pile est impressionnante, côté courrier ça ressemble plus à du spam qu’à de l’information.
Quelques remarques générales :
1) Oui, je sais qu’un prélèvement automatique serait préférable pour rendre pérenne votre action dans le temps, mais non je n’opterai pas pour ce type de cotisation, je cotise en fin d’année en fonction de ce qu’il me reste à la « clôture des comptes annuels ».
2) la richesse des courriers reçus me laisse penser que ma modeste contribution part en frais d’impression ou de marketing… la question ne porte pas sur la part globale mais bien sur la part individuelle, en effet si je reçois pour la même somme de courrier que celle que je cotise (voire plus !!!) quel intérêt à cotiser ?
3) c’est sympa de me tenir au courant de vos réalisations, mais par mail ce serait beaucoup plus économique.
Enfin, non je ne suis pas imposable au titre de l’ISF et comme mes revenus ont chuté de façon notable étant en cessation d’activité, je vais devoir revoir mes contributions. L’année prochaine ce sera en fonction du sentiment de la non dilapidation en publicités diverses de mes cotisations.
N’oublions pas que je suis conscient du bien fondé de votre action, c’est la raison pour laquelle j’adhère par une modeste contribution. Ce n’est pas la peine d’essayer de me convaincre !
Mis à part le reçu fiscal et le rappel pour une contribution en 2017 je ne pense pas avoir besoin de recevoir d’autre courrier, d’ailleurs par mail ça doit marcher aussi.
Vous trouverez en pièce jointe ma cotisation pour l’année 2016, j’espère qu’en 2017 vous aurez trouvé comment limiter au juste nécessaire les courriers papier.
Cordialement.
Suite à ce courrier j'ai bien entendu continué à recevoir autant de lettres (*), en 2017 j'ai donc limité le nombre de dons en cumulant essentiellement sur une association, comme indiqué dans mon courrier.
Cette année, j'ai changé de stratégie : en plus des quelques chèques que je continue d'envoyer, j'ai retourné les formulaires de dons en demandant de supprimer des bases mes coordonnées aux autres demandeurs.
Un petit goodie pour illustrer, celui-ci je le trouve sympa, voire utile, j'en ai fait cadeau hier midi.
De plus, pas personnalisé à mon nom il doit être moins onéreux. D'ailleurs la Fondation Foch ne fait pas partie des "spammeurs" !
En conclusion :
- il y a des économies à faire, économies qui alimenteront la part de allouée aux bénéficiaires des actions caritatives
- il serait en particulier opportun de savoir dissocier les donneurs habituels des nouvelles cibles pour éviter justement de les perdre...
Quelques définitions :
Goodies : terme d'origine anglaise pour désigner des cadeaux publicitaires.
Caritatif : pris ici au sens de ce qui est inspiré par la charité, et qui permet ainsi d'aider les personnes les plus démunies, voire d'aider des causes ou de la recherche.
On aurait pu aussi parler d'appel à la générosité, d'ONG etc... le sujet du billet c'est le marketing agressif et manifestement mal ciblé.
(*) j'ai même reçu depuis des courriers me disant par exemple : comment ? malgré ma dernière missive vous n'avez pas donné suite... manifestement ils n'avaient pas reçu le mien de courrier.
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