Vous avez dit solennel ?
En se référant à la définition donnée par le Petit Larousse (par exemple)
solennel, solennelle est un adjectif qui permet de qualifier soit l’éclat et le caractère majestueux et public d’un événement « Des obsèques solennelles », soit la gravité ou l’importance particulière donnée : « Faire une déclaration solennelle », voire empreint d’une gravité « S'exprimer d'un ton solennel ».
Nota : on peut d’ailleurs faire une déclaration solennelle d’un ton solennel lors d’obsèques solennelles…
Personnellement c’est l’aspect événementiel qui retiendra mon attention.
Le 15 juin dernier, Rueil-Malmaison a inauguré la place Arnaud Beltrame en hommage au Colonel Arnaud Beltrame, en présence de Patrick Ollier, Maire de Rueil, de Damien Beltrame, frère du défunt et du Colonel Dedeban, commandant du 1er régiment de la Garde républicaine, venu avec un détachement important de son régiment.
Rueil-Malmaison, c’est aussi le 18 juin, chaque année la célébration au pied de la Croix de Lorraine.
Pas loin vous avez le mont Valérien, autre lieu de commémoration, indirectement largement commenté sur les réseaux sociaux pour un autre motif que l’appel du Général.
Dans sa chronique du vendredi 22 juin dans CNEWS, Philippe LABRO revient sur « MACRON recadre ».
Personnellement j’avais twitté sur le sujet le 19 juin
Et le droit à l'image ? Contrairement au président le gamin n'est pas une personne publique. Les personnes qui twittent et retwittent sont-elles aussi inconséquentes que lui ? Bassesse de la manœuvre voire séquelles prévisibles.
Et en réponse à quelqu’un qui suggérait
il faut regarder la vidéo jusqu’au bout : le gamin ne semble pas traumatisé
je répondais
Sur le coup, plus tard quand ça fait le buzz c'est une autre histoire, il ne va pas s'en remettre, c'est à peu près certain. Pauvre France quand un président arrive à ce niveau d'inconséquence.
D’ailleurs je n’avais même pas posé la question de l’impact sur les parents, vous savez ceux qui n’ont pas été capables d’éduquer ce délinquant…
Ça c’était du « connecté » sans recul, en relisant la chronique de Ph. LABRO, j’ai été surpris par la position défendue.
Certes, il pose bien le décor :
[... Sommes-nous définitivement entrés dans l’ère de l’anecdote ?
…La réplique du chef de l’Etat, suivie d’une petite leçon de morale et de civisme, déclenche les commentaires. Ce n’est plus une anecdote, me dit-on, puisque l’Élysée a souhaité communiquer à ce sujet et faire connaître l’ensemble de la séquence…]
voire pose les bonnes questions :
[… fallait-il autant «humilier» un gamin dépourvu de toute expérience dialectique ?
… Fallait-il autant remettre le garçon à sa place ? ]
Par contre, s’il relève que cette anecdote occulte l’essentiel :
[…D’abord, ce qui est déplorable dans l’anecdote, c’est qu’elle occulte l’essentiel. Or, où étions-nous ce jour-là ? Au mont Valérien, une sorte de lieu sacré, là où l’on célèbre…]
Il tombe, à mon avis, dans le même travers que notre président qui a oublié le caractère solennel de l’événement.
[…qui ne prêtent à aucune blague, aucun écart, fussent-ils dus à un lycéen frondeur. En ce sens, Macron a eu raison… ].
Donc on oublie ce pourquoi on était là et on remet le gamin à sa place !
Et la communication Elyséenne qui en remet une couche.
J’imagine très bien le scenario. C’est habituel, ça s’appelle aussi sortir de ses gonds, voire partir en vrille…
Quant à la conclusion :
[…Va-t-il subir je ne sais quel concert de reproches – ou compliments – dans sa vie de tous les jours, en particulier en classe ? Emmanuel Macron n’a aucun intérêt à se couper de la jeunesse – mais qui peut dire qu’il s’en coupe ? Et quelle autre partie de l’opinion publique a-t-il, peut-être, séduite ou gagné ? Il ne faut pas confondre le pays avec les réseaux sociaux. ]
L’ordre retenu dans l’exposé des idées met ainsi de côté l’aspect solennel et dénote une certaine méconnaissance des dégâts occasionnés pas les réseaux sociaux sur la jeunesse. En concluant sur l'évènement occulté la chronique aurait eu une toute autre dimension.
Ceci précisé, j’aurais préféré qu’il se penche sur la protection de l’image des mineurs, qu’il se positionne clairement par rapport à la démarche de la communication Elyséenne traitant cette anecdote comme une information officielle, voire solennelle !
Enfin, il me restait quelques questions :
- Si le gamin avait eu 14 ans, voire 13 ou 12 ans, y aurait-il eu les mêmes réactions ?
- Giscard a mis la majorité à 18 ans, va-t-on vers une à 15 ans ?
- Le fait d’avoir eu le dessus avec un gamin doit-il nous rassurer sur la compétence à traiter les questions lors des rencontres internationales ?
Un gamin, ça reste un gamin et ça peut faire ou dire des conneries de ce niveau. C’est aux adultes de savoir gérer ces écarts et de préférence de façon non publique…
Pour conclure, cet événement m’en rappelle un autre : lors d’un retour après un long arrêt maladie d’une enseignante, un gamin balançant « elle n’est pas encore crevée celle là ? »
J’imagine la tête des parents allant traiter le problème (car là c’en est un) avec les responsables de l’établissement et avec l’enseignante.
Ce n’était pas sur les réseaux sociaux, c’était dans la vraie vie.
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