Avec Ludovic pour une ville plus propre.

Connaissez-vous Ludovicf_off

Personnellement ça ne fait pas si longtemps que je l'ai croisé sur Twitter, mon premier Selfie avec Ludovic date du 4 juin, allant régulièrement du côté des Halles je guettais jusqu'à ce que je le croise "en vrai".

Son combat est interessant, son dernier challenge le tour de Paris (35km) en roule sac pour ramasser les détritus mais surtout pour sensibiliser la population. 

J'ai suivi la première journée, on a pu échanger lors d'un petit repas, c'est l'occasion de formaliser un sujet sur lequel je me suis penché il y a déjà longtemps dans le cadre de mon travail. 

Selfie Ludovic et Louis CHATEL

Contexte du billet "pour une ville propre".

Responsable d'un secteur d'essais j'ai été confronté à la question de la sécurité assez tôt, et quand vous parlez sécurité c'est indissociable de la propreté.

Un raccord qui fuit c'est potentiellement une zone glissante nos visible au milieu de la crasse. 

Et le jour de l'accident vous regrettez de ne pas vous y être intéressé plus tôt. 

J'ai pris le sujet à bras-le-corps et mené une campagne de sensibilisation agressive : mes collègues n'arrêtaient pas de se moquer en disant il va encore nous parler des chaussures de sécurité ! 

Le seul qui a, à cette époque, déployé une démarche similaire dans son secteur maquettes a eu une toute autre carrière, il dirige maintenant un groupe automobile puissant. D'un autre côté il partait de plus haut et d'une école plus prestigieuse que mon CNAM (cf. à propos du mémoire CNAM).

Au moins il a toujours été exigeant et a obtenu de bons résultats (je serais curieux de voir comment ce sujet est maintenant managé dans son groupe ?).

Bref, un laboratoire propre et bien rangé, benchmark dans l'établissement et toujours visité lors des formations à la sécurité pour montrer quand le management s'en occupe quels sont les résultats a été le résultat de mon combats de ces années 90 (cf. années 90-97 de mon Curriculum Vitae de Louis CHATEL).

Depuis, en essayant de prendre de la hauteur en visant plus haut : la cité, j'ai eu l'occasion d'échanger sur comment je gèrerais si j'avais à traiter le sujet (genre démarche de résolution de problèmes). 

Le travail de sensibilisation de Ludovic.

Ludovic fait plein de choses, dans la dernière vidéo de Brut, son rêve "une planète plus propre" mais si vous le titillez un peu vous pourriez croire qu'il cherche à valoriser son métier.

Il fait de la sensibilisation sur les différents réseaux sociaux mais aussi dans les collèges sur la question. C'est vaste, j'ai eu l'occasion de suivre une séance sur TikTok, c'est bluffant, côté pédagogie il est excellent et je parle en connaisseur.

Peut-être juste besoin d'un peu de coaching pour l'aider à préciser ses propres objectifs, mais c'est secondaire, si tout le monde lui arrivait à la cheville on aurait déjà fait un pas de géant.

Je vous fais grâce des statistiques des ses différents comptes, il est reconnu dans son domaine.

Si lors du départ de son périple j'étais le seul de ses followers à être présent pour le soutenir, il y avait 2 journalistes (BFM et Le nouvel Obs) présents, puis ça a été le tour de celui de Brut et quand je suis parti la journaliste de France Bleu venait de finir son interview.

Je ne suis pas de taille pour rivaliser, avec son réseau il a tout pour déployer son ou ses messages.

Pour revenir au sujet du jour, partir nettoyer avec un roule sac, je voulais voir à quoi ça ressemblait et avais prévu de passer 1 ou 2 heures avec lui. 

La journée passée en sa compagnie m'a permis d'observer le sujet sur le terrain. 

J'ai publié en live un Thread sur cette journée 

Question de volumétrie

Pour commencer par quelque chose je choisis la volumétrie des déchets. 

Arrivé à 7h45 gare d'Austerlitz je suis allé à pied au lieu de rendez vous métro St Marcel donc 1 station.

La première étape a consisté à faire le trajet inverse avec Ludo qui a rempli 1 sac de 100 litres.

J'avais bien remarqué ci et là des détritus sur le trottoir (mon oeil a l'habitude d'identifier ces cadavres sur la rue, tant trottoir que chaussée) mais j'étais loin d'imaginer la volumétrie correspondante. 

On pourrait disserter sur le besoin de jeter quand on est dans la rue, mais quand j'écoutais Ludo parler du nombre de sacs nécessaires à son périple j'avoue que n'avais pas songé à toutes les contraintes associées :

  • il faut disposer des sacs (quand il n'y en a plus on fait comment ?)
  • il faut savoir où les évacuer 
  • le circuit d'évacuation doit être fonctionnel

Traiter ces questions ne va pas résoudre notre problème de propreté mais va nous aider à comprendre la question plus générale, c'est pour cela que je m'y attarde un peu plus.

Pendant la journée en sa compagnie j'ai vu des zones sans poubelles : quand son sac est plein il fait comment ? Le point de décharge c'est à côté d'une poubelle mais il faut que ce point existe pour pouvoir l'utiliser.

Quand la poubelle sur le trottoir déborde, Ludo sort le sac, le ficelle après rangement des déchets, met un nouveau sac (ben il a son stock dans son roule sac) et pose l'ancien à coté de la poubelle de trottoir.

Si ça reste trop longtemps ca risque d'être crevé et étalé sur le trottoir : j'en ai vu une pleine et une camionnette Derichebourg attendant à côté derrière une autre en train de vider les containers des particuliers sans prendre la peine de s'en occuper ? Etait-ce son secteur ? Si elle était là ce devait être le cas, était-ce son rôle ? Je ne sais pas mais la question serait interessante à documenter. 

En bref, sur le pont National pas une seule corbeille, mais un sac était plein et Ludo a dû le porter sur une longue distance avant de trouver un container où le jeter...

La cartographie des poubelles et le programme de ramassage n'est pas une question d'économies, c'est à la base de la propreté, pas où jeter = on retrouve les détritus à même le sol. 

Quelqu'un va-t-il traiter ces questions tout seul dans son bureau ?

Si je n'avais pas été sur le terrain, je n'aurais pas vu ces détails, c'est une question de point de vue à ne pas oublier.

Après cette longue introduction, quelques éléments de réflexion sur différents thèmes connexes au sujet

  • L'identification du problème de propreté
  • Les acteurs de la résolution des problèmes 
  • L'identification et la formalisation des plans d'actions 

Pour bien identifier le problème, il faut en avoir une définition claire et partagée, dons l'avoir fait avec les acteurs identifiés 

Une fois ceci réalisé il faudra identifier des solutions, les décrire, les hiérarchiser puis décider les lancements.

Les acteurs de la résolution

C'est déjà avec eux qu'on aura formalisé la question, donc on peut commencer par parler d'eux 

Personnellement j'en avais identifié 3, depuis mon tour et les échanges avec Ludovic, j'ai même dissocié les riverais en créant une groupe "entreprises" (commerces ou société) qui ne vont pas avoir les mêmes attentes, donc au minimum 4 catégories d'intervenants.

Les riverains : 

ils habitent le quartier, ils sont aux premières loges et sont les premiers impactés par le problème.

On pourrait imaginer faire participer les gens de passage (touristes par exemple), mais par définition ils sont de passage donc pas là !

Mais un riverain est de passage dans d'autres quartiers ou villes, voire touriste pendant ses vacances. Bien questionné dans cette hypothèse il pourra se substituer.

Les entreprises

Commerces ou sociétés, ils ont d'autres attentes et ce sont souvent les moteurs du quartier.

Par ailleurs ils ont souvent des personnes pour la sécurité qui voient ce qu'il se passe devant, ce sont des bonnes sources d'information.

Les municipaux 

Ils font le job de  nettoyer : rapprocher les riverains des municipaux dans une démarche de résolution de problème aidera à mieux faire communiquer 

Les sous-traitants représentés par le donneur d'ordre de la délégation de service à mon avis.

Les élus 

Il va falloir prendre des décisions, les élus participant à la démarche devront avoir autorité, s'ils n'ont pas délégation les réunions ne serviront à rien ! 

La formalisation du problème

Tout le monde réuni, on commence par identifier le problème et avoir une définition partagée et non ambiguë. 

Je n'ai pas parlé de granularité, c'est volontaire. Pour une ville comme Paris je suppose par quartier avec un coordination par arrondissement. 

Un point d'avancement organisé pour partager au niveau de la ville.

La suite ?

Ben... on recherche des solutions, on passe dans la boîte à transpirer (cf. créativité selon Disney), on priorise et une fois décidées, les actions sont lancées et suivies. 

Comme tout plan d'actions on n'oublie pas de l'auditer 

Conclusion 

Le tour de Paris en roule sac est une très bonne idée, si ça avait été façon marche pour le climat, course contre le cancer du sein etc... donc lancée avec plus de participation, au minimum par côté 5 personnes équipées et 1 roule sac, l'affaire aurait pu être faite dans la journée. 

Quand Ludo dit parcourir 35 km il oublie les aller retour, organisés comme dans une battue c'est beaucoup plus performant donc direct.

Les participants à ce genre d'évènement seront plus sensibilisés et sûrement plus respectueux de l'environnement. 

Tout seul sur le trottoir, une fois passé il y a plus de personnes capables de jeter des détritus et détruire le boulot effectué. C'est une action utile mais qui sera longue à porter des fruits si elle n'est pas accompagnée d'autres actions. 

Je me rappelle que lors du lancement d'un projet véhicule le directeur de projet avait envoyé l'équipe travaillant sur le projet en stage ouvrier dans l'usine choisie pour le produire : depuis la notion de stage ouvrier a été généralisée, mais qu'en est-il au niveau de la municipalité ? 

Une semaine transformés en municipaux donnerait aux élus et aux fonctionnaires une meilleure vision du sujet. 

C'est une première suggestion.

Louis CHATEL le 11/08/2022

Commentaires

  1. Je reconnais le "Louis Chatel" , soucieux du détail et cherchant toujours à être exhaustif , mais un détail me chiffonne, je n'ai pas souvenir que le "Carlos" cité, ai eu en charge un secteur maquette chez RENAULT.

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    1. Pourtant lui doit doit s'en souvenir... C'était l'époque où architecte il était parti en éclaireur à St Quentin dans des locaux loués pour constituer un plateau. Il était même question que les maquettes trains de son véhicule quitte mon labo pour accompagner le mouvement.
      J'avais documenté ça mais l'aspect centrale de mesure était le principal élément qui a fait capoter cette extension.
      Arrivés à Guyancourt plus tard, bien que sous la responsabilité des architectes, je n'ai pas souvenir que d'autres s'en soient vraiment soucié, l'audit sécurité mis en place par le précédent chef de service avait dû être oublié, mais là je n'ai plus les données.

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  2. Marcon Aldo13/08/2022 20:11

    J'ai oublier de signer mon commentaire

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