Architecture et développement durable

Architecture et développement durable ? 

En voilà un sujet passionnant si c’est Françoise-Hélène JOURDA qui vous l’explique.

Avant d’écouter sa conférence à l’attention d’ingénieurs d’un tout autre domaine de compétences, je n’avais jamais pris la peine de me pencher sur ce sujet qui non seulement nous concerne mais également les descendants de nos descendants.

Je ne voudrais pas me substituer à l’experte, voire la visionnaire qui a su anticiper et de fait devenir l’experte consultée par notre ministre de l’environnement pour proposer un rapport sur le sujet. 

Je me contenterai de vous faire un rapport d’étonnement sur le sujet.

"L’architecture, autant que l’industrie automobile, vit une révolution technologique et culturelle. Il s’agit non seulement de réduire les consommations énergétiques, mais aussi de conserver nos capitaux de ressources pour laisser aux générations futures la possibilité de répondre à leurs besoins. " précise la présentation de son intervention.

Durant l'heure de son intervention, j'ai été littéralement subjugué par le personnage qui sait utiliser les mots justes et susciter l'adhésion de son auditoire.

Le sujet est réellement passionnant : comment à partir de réflexions basiques reconstruire une science compatible avec la sauvegarde de la nature et la protection de notre espèce ?

Vous voulez construire simple ? Commencez par construire une serre pour envelopper votre futur bâtiment, construction simple à mettre en oeuvre et qui permettra ultérieurement aux ouvriers de travailler protégés lors de la construction de l’intérieur du bâtiment ainsi initialisé.

Quel besoin pour les bureaux ? Sûrement pas de soleil et de chauffage : le soucis en économie durable c’est de maintenir les locaux au frais sans avoir à mettre de la climatisation. Les grandes surfaces vitrées ? Une catastrophe pour maintenir la température à l’intérieur...

Le bois ? Un merveilleux matériau (qui d'ailleurs brûle moins bien qu'on ne croit, ça je savais déjà, les poutrelles métalliques s'effondrent sous l'effet de la chaleur par perte des caractéristiques mécaniques alors que le bois se consume lentement, laissant aux pompiers le temps d'éteindre).

Du lierre pour décorer les façades ? Attention, là il va falloir de l'eau et du terreau... ce n'est pas si durable alors que d'utiliser les cailloux présents à proximité pour décorer...

Je vous fais grâce du détail.

Par contre je reviendrai sur un reportage à propos de la bulle du bassin olympique construite de telle façon que le coût de chauffage était minimisé. J'avais commencé ce voyage initiatique dans ce domaine cet été sans trop m'en rendre compte.

Le monde est en marche vers une nouvelle approche.

Le concept des tours de la défense revues / restaurées développement durable ?

Avec quelques bouteilles d'eau disponibles sur et sous son pupitre (on sait recevoir les intervenants), notre intervenante improvise une démonstration à une question lors du débat suivant son intervention pour conclure qu'il faut qu'ils fassent vite, bientôt ils ne pourront plus sévir, jamais ces constructions ne seront aux objectifs.

De la pierre collée au sol ? pas facile de la réutiliser donc on prive nos enfants de leur réutilisation... d'ailleurs une anecdote sur le sujet : les pierres viennent de chine ! Servent à lester les bateaux qui viennent nous livrer des vêtement...

4 % de constructions nouvelles par an ?
Le challenge sera de trouver des solutions pour les 96 % déjà construits. C'est la rénovation DD qu'il faut inventer / développer.

Quelques exemples en vrac, vous pouvez imaginer l'heure passée à l'écouter. Un personnage attachant qui m'a convaincu.

Merci Françoise-Hélène JOURDA 

Biographie sommaire
Dès le début de sa carrière, Françoise-Hélène Jourda, diplômée de l’école d’architecture de Lyon prend conscience de l’importance de construire des bâtiments responsables et de qualité.
En militante précoce du développement durable, elle oriente naturellement son travail vers une architecture environnementale.
Sensible à la « nature des matériaux », elle consacre une grande partie de ses recherches aux logiques de construction et concrétise cette démarche de synthèse dans de nombreuses réalisations d’équipements publics, notamment en région parisienne, l’université de Marne-la-Vallée et le palais de justice de Melun.
Après avoir enseigné à Lyon, en Norvège, aux USA, en Grande-Bretagne et en Allemagne, F-H Jourda occupe depuis 1999 la chaire d’architecture durable de la Technische Universität de Vienne (Autriche). Simultanément, elle exerce son activité au sein de son agence parisienne, et conseille de nombreux décideurs politiques.
En préambule du Grenelle de l’environnement, elle a remis un rapport sur la prise en compte du développement durable dans la construction.

Depuis la publication de cet article, Françoise-Hélène JOURDA nous a quitté le 31/05/2015