Adieu Michel Serrault
« Le principal souci dans mon métier est de ne pas ennuyer le spectateur »… Tous les communiqués de presse parus ce matin lui attribuent cette conception du métier d’acteur.
Michel Serrault
C’est un acteur auquel je tenais beaucoup, j’avais même déjà commis 2 articles parlant de lui, le dernier en janvier pour lui souhaiter un bon anniversaire.
Le meilleur hommage que je souhaite lui faire, c’est de vous faire partager l’introduction de la préface du livre Magic Ciné de Pierre Tchernia, rédigée par Olivier Barrot :
Le meilleur hommage que je souhaite lui faire, c’est de vous faire partager l’introduction de la préface du livre Magic Ciné de Pierre Tchernia, rédigée par Olivier Barrot :
«Tu ne connais pas Serrault ? Je vais arranger ça... » Deux semaines plus tard, dans un restaurant du XVIIème arrondissement, le sien depuis toujours hormis l'enfance à Levallois, nous voici attablés en la compagnie de son exact contemporain.
Ce fut l'une de ces soirées dont on conserve pour toujours en tête et au coeur l'atmosphère : je dirais même l'esprit. L'acteur, ce soir-là, esquissa devant nous ce qui pourrait devenir l'essence même d'un prochain spectacle. Il racontait, mimait, improvisait autour de certains épisodes de sa carrière, passant de la durée variable des représentations de La Cage aux folles aux conseils décourageants d'interprétation que lui prodiguait Claude Sautet lors du tournage de Nelly et M. Arnaud. Pour L'Avare monté par Planchon, Serrault descendait du plateau dans la salle et parlait le texte, s'adressant au milieu d'eux aux spectateurs. Ce que le metteur en scène prétendit lui interdire alors que Molière, selon Serrault, avait écrit les répliques à cette fin. Nul besoin de relance, le grand comédien se sentait en confiance, nous étions, Pierre, nos compagnes et moi, totalement captifs et éblouis, à l'instar de Mme Serrault, Nita, l'unique, sa première spectatrice depuis un demi-siècle. Le spectacle, car c'en était bel et bien un, une scène au sens propre de commedia dell'arte, se poursuivait, rythmé de nos pleurs de rire et d'émotion. Le cercle de notre table s'élargit à celles de tout l'établissement, à leur tour captivées et conquises. Quand Serrault mit un terme à cette prestation dont je voudrais avoir conservé d'autres traces que celles du souvenir, chacun applaudit l'artiste. Il pleuvait, nous nous sommes séparés rapidement, je revois le couple Serrault regagner la voiture, Pierre et moi demeurer sur le trottoir, encore émus de ce moment rare. « Désormais, tu vois un peu le bonhomme », me dit-il…
Ce fut l'une de ces soirées dont on conserve pour toujours en tête et au coeur l'atmosphère : je dirais même l'esprit. L'acteur, ce soir-là, esquissa devant nous ce qui pourrait devenir l'essence même d'un prochain spectacle. Il racontait, mimait, improvisait autour de certains épisodes de sa carrière, passant de la durée variable des représentations de La Cage aux folles aux conseils décourageants d'interprétation que lui prodiguait Claude Sautet lors du tournage de Nelly et M. Arnaud. Pour L'Avare monté par Planchon, Serrault descendait du plateau dans la salle et parlait le texte, s'adressant au milieu d'eux aux spectateurs. Ce que le metteur en scène prétendit lui interdire alors que Molière, selon Serrault, avait écrit les répliques à cette fin. Nul besoin de relance, le grand comédien se sentait en confiance, nous étions, Pierre, nos compagnes et moi, totalement captifs et éblouis, à l'instar de Mme Serrault, Nita, l'unique, sa première spectatrice depuis un demi-siècle. Le spectacle, car c'en était bel et bien un, une scène au sens propre de commedia dell'arte, se poursuivait, rythmé de nos pleurs de rire et d'émotion. Le cercle de notre table s'élargit à celles de tout l'établissement, à leur tour captivées et conquises. Quand Serrault mit un terme à cette prestation dont je voudrais avoir conservé d'autres traces que celles du souvenir, chacun applaudit l'artiste. Il pleuvait, nous nous sommes séparés rapidement, je revois le couple Serrault regagner la voiture, Pierre et moi demeurer sur le trottoir, encore émus de ce moment rare. « Désormais, tu vois un peu le bonhomme », me dit-il…
J’aurais aimé avoir été un des convives dans ce restaurant. Michel était un de mes acteurs fétiches, je vous l’avais déjà confié l’année dernière dans « Pierre Tchernia et Le Musée Carnavalet ? ».
Adieu Michel, tu viens de mettre un terme à ton viager et ta garde à vue est terminée.
Je suis de tout cœur avec tes proches, tu vas laisser beaucoup de vide mais le souvenir de tes prestations restera à jamais gravé dans ma mémoire.
Adieu Michel, tu viens de mettre un terme à ton viager et ta garde à vue est terminée.
Je suis de tout cœur avec tes proches, tu vas laisser beaucoup de vide mais le souvenir de tes prestations restera à jamais gravé dans ma mémoire.
Louis CHATEL le 30 juillet 2007
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