Et si c’était finalement possible ?
Nouveau président, nouvelle majorité à la chambre, même si, contrairement à la majorité des chroniques dithyrambiques que j’ai pu entendre ci et là qui vantaient le choix historique des électeurs qui avaient choisi le "changement", je conserverai un esprit critique, je suis partisan d’attendre les premiers résultats concrets avant de condamner la structure en place.
Je n’oublie pas pour autant le contre et peut rappeler quelques éléments qui auraient pu me conduire à la défiance (liste non exhaustive bien entendu) :
- Le personnage et ses paroles que j’estime inconséquentes, par exemple l’histoire du costume à x milliers d’euros qu’en travaillant on pouvait se payer, le non tutoiement d’un ministre (ah le temps du citoyen Capet), voire la qualification de "crime contre l’humanité" de certains faits de notre histoire. Si certains journalistes pensent que la France est toujours nostalgique de ses têtes couronnées, personnellement je pense qu’il ne faudrait pas oublier la destruction du Palais des Tuileries justifiée pour justement éviter un retour d’une monarchie quelconque. Même si c’était un crime contre le patrimoine national, l’argument est compréhensible.
- Le coup de marketing ayant fait monter le personnage (combien de unes pour quelqu’un qualifié d’inconnu ?). Avant même le premier résultat, il était déjà acquis que c’était lui le « sauveur ». Quand on regarde les quelques publications sur l’origine des fonds, la question d’une potentielle manipulation pourrait être légitime, mais je préfère attendre pour me faire une opinion précise sur le sujet.
- Enfin, je ne partage pas les convictions des partisans de l’ubérisation de la société, voire de l’inversion de la hiérarchie des normes, mais ceci pourra faire l’objet d’un autre billet.
Côté moralisation de la vie publique, Sarkozy avait son Balkany, Hollande son Cahuzac et maintenant Macron aura Ferrand : là rien de nouveau, les mêmes arguments sont repris à droite comme à gauche, malgré le renouvellement promis, on conserve les mêmes pratiques…
Les scores historique du FN et de l’abstention (est-il utile de rappeler que « les abstentionnistes » est le premier parti de l’Assemblée avec une majorité absolue) en sont-ils la conséquence ? Dans tous les cas la démocratie n’a pas gagné dans cette élection.
Ce sera ni défiance ni confiance... juste la continuité hélas.
Les scores historique du FN et de l’abstention (est-il utile de rappeler que « les abstentionnistes » est le premier parti de l’Assemblée avec une majorité absolue) en sont-ils la conséquence ? Dans tous les cas la démocratie n’a pas gagné dans cette élection.
Ce sera ni défiance ni confiance... juste la continuité hélas.
Passons maintenant à ce qui devrait laisser entrevoir une lueur d’espoir.
- il faut avouer que le personnage a un courage certain. Pas de selfies sur un parking avec les employés gagnés à sa cause mais un échange vif. La question sur la suite donnée à cette externalisation programmée par des patrons pas si dignes de confiance méritera d’être suivie (Florange et les promesses non tenues : là au moins il n’y a pas eu de promesse, du moins il me semble)
- la composition du gouvernement semble le reflet des engagements, sans la fausse note Ferrand c’était quand même un bon début.
- je considère que le non triomphalisme suite au résultat final et son record d’abstention efface la fausse note suite au premier tour de la présidentielle…
- enfin un premier ministre qui a su, en son temps, quitter une équipe de campagne pour, a priori, une question d’éthique (sans pour autant avoir appliqué la même éthique dans sa pratique gouvernementale, mais là nous supposerons l’intouchabilité d’un support incontournable du président) puis soutenir un candidat LR contre celui investi par le futur pouvoir, ça peut donner confiance sur une véritable nouvelle pratique du pouvoir.Est-ce sa vision de la transgression ?
Le nouveau gouvernement va être composé d’ici demain : les accords vont-ils tenir ? Ou alors aveuglé par une majorité absolue vont-ils tenter le cavalier seul ?
Dans les précédentes législatures, comme au demeurant dans certains conseils municipaux, la concertation n’a jamais été l’apanage d’une quelconque majorité. On tient les autres à l’écart, voire on les ignore et un jour on s’indigne que quiconque puisse s’attribuer tous les pouvoirs quand ça change de camp !
C’est peut-être dû à notre langue, Majorité et Opposition donc quiconque qui est dans l’opposition devrait s’opposer ?
Pour l’abolition de la peine de mort, mesure phare de l’arrivée de la gauche au pouvoir, y avait-il des consignes de vote ? Je ne me suis pas documenté, par contre avant 1981 certains textes passaient à l’unanimité, en particulier les textes augmentant les traitements des députés dans la période de gel des salaires par le gouvernement Barre…
Bref, les pratiques peuvent-elles changer ? Au vu de certains argument électoraux de déchus ça va être difficile, mais sait-on jamais ?
Si la concertation et le dialogue évitent un troisième tour dans la rue, si lors des prochaines élections l’abstention et les extrêmes diminuent, là on pourra dire que c’était possible.
En attendant, « wait and see » et restons vigilants.
Nota : pour ce qui concerne l’abstention, je ne pratique pas, ce sera l’image pour illustrer l’article du jour
Comme écrivait Bernard Pivot sur son fil @bernardpivot1 le 16 juin : C'est le vaccin contre l'abstention qu'il faut rendre obligatoire !
A défaut de rendre le vote obligatoire, commençons par rendre nos élus crédibles, là il y a une source véritable de progrès.
Un petit bonsoir en passant........
RépondreSupprimerCoucou, ça faisait un bail, faudrait que je m'y remette !
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