Eurêka, j’ai trouvé !

Puisque Eurêka signifie j’ai trouvé, pourquoi donc utiliser ce titre en forme de pléonasme pour commencer cet article ?

J’ai trouvé ? Trouvé quoi ? La solution bien entendu ! La question pourrait-être la solution est-elle certaine ? Voire serait-ce une certaine solution ?

A la question combien font 10 + 10 ? La réponse 20 qui vient naturellement semble la solution à ce problème. 

Personnellement je proposerait une certaine solution, car 100 en est une autre, la question ayant été mal posée il y a donc plusieurs « solutions », tout dépend de la base où on se place (*) 

(**)

En base 10, qualifier 20 de solution certaine dénaturerait la définition de solution, il conviendrait plutôt de parler d’hypothèse ou de possibilité, l'utilisation du mot solution suppose que c’est bien la réponse par définition du mot. Et à propos d'hypothèse, dire qu'elle serait certaine reviendrait à dire que c'est une solution, voire la solution. Notons au passage que l'utilisation de l'article défini supposerait l'unicité de cette solution.

Enfin, pour essayer d'être plus précis :

- certain placé avant exprime l'indétermination, qui porte sur l'identité, la quantité ou la qualité (ce qui d'ailleurs interdit l'utilisation de l'article défini), 

- certain placé après exprime ce qui est effectif, sans aucun doute, donc inclus dans l'idée de solution.

Nota : la démonstration de la solution peut être parfaite, mais là c'est une autre histoire.

Lors d'un live du cours du droit des sociétés de Bruno Dondéro (en 2018 date du post inbitial), en entendant cette expression :

 « solution certaine », 

je me suis interrogé sur un potentiel pléonasme. Si vous avez eu la patience de me lire jusqu’ici, vous connaissez maintenant l’origine de ce billet !

Mise à jour par Louis CHATEL le 15/11/2020 avec la vidéo de Manu Houdard

(*) quand on essaye d’être exhaustif plutôt qu’approximatif une meilleure question aurait été combien font 10+10 en base 10, mais puisque c’est souvent la cas, il est habituel d'éluder. 

Cette remarque me rappelle la notion de « matrice d’inertie » qui faisait réagir le professeur CAZIN : il précisait régulièrement qu’il fallait parler de représentant matriciel de l’opérateur d’inertie exprimée et un point et dans une base donnée. 

C’est beaucoup plus long mais plus précis ! 

En complément, une petite vidéo pour illustrer le concept de calcul en binaire...

(**) j'aurais pu utiliser le penseur de Rodin pour illustrer cet article mais Filament me semble aussi convenir.

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