A propos du reste pour vivre

Reste pour vivre ? Ou à propos de comptabilité personnelle !

Avec l'inflation galopante il convient de bien avoir ces notions en tête pour avoir l'esprit critique face aux décisions annoncées et commentées sur les plateaux TV.

Contexte du billet "A propos du reste pour vivre"

Lors de la publication initiale de ce billet, je notais : "Suite à quelques informations reçues ce derniers temps via les réseaux sociaux ou à la télévision (voire au cinéma lors de l’avant première Au nom de la terre), j’ai évité de rebondir au sujet des montants annoncés, en particulier sur le reste pour vivre après déduction des prélèvements de 400 euros pour une retraitée de la poste, le salaire moyen des paysans de 350 euros, enfin le cas d’un justiciable demandant l’aide bien que disposant d’économies jugées confortables. 

Ces différents sujets m’ont incité à essayer de donner un éclairage simple sur les principaux flux en présence mais aussi sur les réserves (à considérer, il me semble, par rapport aux flux). 

C’est aussi l’occasion d’inciter les différents intervenants à bien considérer les chiffres qu’ils nous communiquent voire aux administrés d’essayer de garder les bons indicateurs." 

Le flux de trésorerie d'un particulier 

La figure suivante pose le décor volontairement simplifié.


Illustration pour évoquer les flux dans une comptabilité familiale

D’abord précisons ce que nous entendons par « reste pour vivre ». 

En considérant un flux mensuel, c’est la différence (1) entre les recettes (salaires, retraites, pensions…) et les prélèvements habituels (charges liés au logement, impôts, remboursements divers etc…). 

Pour augmenter ce reste, il est peut-être possible de diminuer les prélèvements, ce n’est pas l’objet de ce billet, nous supposerons donc que c’est déjà optimisé, ainsi que pour l’augmentation des recettes. 

Nota : nous pouvons peut-être assimiler ce qui est considéré comme le salaire moyen d’un cultivateur à ce reste pour un retraité dans la mesure où, je suppose, tous les frais liés à la gestion de la ferme ne doivent pas rentrer dans ce qu’il reste à payer : l’étude détaillée des chiffres annoncés permettrait de lever le doute, mais ce n’est non plus l’objet de ce billet. 

Remarque sur les flux avec les "économies"

A droite de la figure nous avons les économies qui ont pour vocation d’être calées sur plusieurs périodes. 
A un revenu exceptionnel peut correspondre une augmentation de cette réserve (2)

En cas de situation difficile, cette réserve peut permettre d’aider à assurer les prélèvements, voire à permettre de finir le mois (3)

Réflexions sur les montants concernés 

Ce qu’il faut comprendre, c’est l’aspect non absolu de tous les montants considérés, 400 euros pour finir le mois ce peut être l’écart entre 1400 et 1000 mais également entre 2400 et 2000.

Nos politiques parlent souvent de prélèvement de x % effectivement souvent qualifié de faible. 

1% de 2000 euros ça fait 20 euros, ça peut paraître peu mais au regard du reste avant augmentation du prélèvement ça fait déjà 5% soit 5 fois plus. 

⇒ l’augmentation des prélèvements a un impact direct alors qu’une augmentation sur les produits achetés avec le porte monnaie n’a pas le même impact puisqu’il porte sur un montant plus faible. 

La tentation pour ce qui concerne les économies serait de les qualifier par rapport au reste en nombre de mois. 

Si j’ai 400 euros pour vivre tous les mois et 4000 euros sur un livret, j’aurais donc devant moi 10 mois de tranquillité en cas de soucis dans le flux mensuel. 

⇒ la perte de « reste pour vivre » ne peut provenir que d’une rupture dans le flux mensuel, le capital est donc à considérer par rapport aux prélèvements donc à 4 ou 2 mois d’avance pour les exemples évoqués. 

Il va des soi que ce capital est aussi à considérer par rapport à un événement exceptionnel, éventuellement dans le cadre d’un projet dûment construit (études des enfants, achat d’un bien, remplacement d’un équipement en fin de vie etc.). 

⇒ il convient également de comparer ce capital avec la faculté de le reconstituer : si on ponctionne son contenu et qu’on imagine pouvoir consacrer 10% du reste à le reconstituer, là il faudra 100 mois pour rétablir une situation qu’on pourrait qualifier de confort. 

Toucher aux économies en situation précaire c'est souvent les perdre à jamais. 

Ces exemples n’ont été construits que pour montrer différents indicateurs possibles et que des chiffres pris en absolu n’ont pas de sens.

Conclusion 

Pour conclure ce billet, un constat : quand les facilités accordées aux riches permettent un accroissement notable de leurs capitaux, les « petits » prélèvements appliqués aux plus modestes peuvent avoir un impact catastrophique dans la gestion de leur quotidien, d’autant plus quand l’inflation n’est plus compensée par des hausses de revenus. 

400 euros pour finir le mois alors que certains consacrent la même somme pour une simple virée au restaurant, nous ne sommes pas sur les mêmes échelles : il faut avoir « mangé de la vache enragée » pour comprendre le situation des personnes à faible « reste pour vivre » et de fait savoir utiliser les bons indicateurs pour comprendre ces situations.

Nota : 

  • Si on ajoute le nombre de personnes dans le foyer il suffit d'adapter les indicateurs au cas où nous voudrions faire des comparaisons entre familles.

Billet mis à jour par Louis CHATEL le 6/01/2023 (édition initiale le 5/10/2019) 

Pour compléter la lecture de ce billet

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