A propos de présentation à distance

Le sujet du jour : A propos de présentation à distance ou de la bonne utilisation de la surface de l'écran (d'ordinateur fixe ou portable, voire tablette ou smartphone) dans le cas d'une vidéo enregistrée.

Contexte du billet "A propos de présentation à distance"

En plus des conseils déjà formulés ici au sujet de la présentation proprement dite (cf. comment réussir sa présentation en salle) voire du plan avec la méthode SPRI, nous allons aborder ici le sujet de la mise en page de la transmission de la présentation à distance. 

Car qui dit "à distance" implique une relation entre l'orateur et son auditoire un peu plus difficile à maîtriser, déjà l'absence de retour de l'auditoire à l'intervenant qui ne peut plus rectifier son discours justement en fonction de ce retour. 

Nous pouvons noter au passage que l'enregistrement d'un cours en direct permet plus de spontanéité mais comme décrit ci-dessous ce n'est pas forcément optimum quant à l'utilisation de la surface de l'écran. 

Hors direct qui va compliquer un peu le sujet, pour toute diffusion en différé, il convient de bien identifier la cible et ce que l'on veut transmettre, par exemple lors d'un #MOOC. 

L'approche proposée dans ce billet est de se placer à la place du destinataire, donc celui qui est derrière son écran.

L'interface émetteur récepteur de la vidéo en ligne

Quelque soit le type de récepteur utilisé (PC fixe avec écran géant, PC portable avec écran plus petit, tablette ou smartphone), si nous nous intéressons au contenu de la vidéo, même en cas de "responsive design", la vidéo en plein écran sera toujours soumise aux mêmes critères de performance que je me propose de décrire ici.

Sur l'illustration ci-dessous nous avons 2 pratiques mises en perspective.

Sur la première, on transmet comme si l'auditoire était présent, donc on montre tout, orateur, support de diffusion de la présentation (ici un écran de projection), la présentation proprement dite, voire l'arrière plan (*). 

C'est par exemple l'enregistrement d'une présentation en salle.

Dans la seconde on distingue 3 zones, c'est peut-être un peu plus compliqué à mettre en oeuvre mais plus lisible pour l'auditoire (**). 

Détaillons ces 2 approches

Vidéo façon présence en salle

Sur la première image d'écran de notre illustration ci-dessus, si vous analysez la place prise par la présentation dans la surface de l'image, vous constaterez qu'elle représente moins d'un quart, c'est minuscule !

Par contre on voit bien l'orateur... 

Pour les sous-titres il faudrait laisser encore un peu de place, mais clairement ça valorise l'orateur qui va pouvoir faire des jeux de scène, en particulier se déplacer et occuper tout l'espace, essayer de capter l'auditoire par sa gestuelle et non par le contenu du message présent dans la présentation. 

Ce même type de vidéo peut se retrouver lors de sorties sur le terrain : on va voir de plus près des échantillons mais au lieu d'un gros plan sur l'échantillon on continue de mettre en scène l'orateur pour placer l'orateur sur le terrain et non l'échantillon dans son élément... 

Nota au passage sur le dernier bug d'enregistrement constaté lors d'un suivi de #MOOC : l'orateur est derrière un pupitre avec le libellé du numéro de semaine du #MOOC en clair sur le pupitre. 

La vidéo réutilisée lors d'un autre #MOOC organisé différemment dans une autre semaine peut dérouter l'apprenant. 

Comme je le précisais dans mes sessions de formation à la Qualité des Ecrits, on ne met dans le document que ce qui concerne le document, les métadonnées dépendent du contexte sont souvent à placer dans le contenant et non dans le contenu ! 

Vidéo spécifique à la diffusion 

Sur la seconde image d'écran de notre illustration ci-dessus, on peut distinguer 3 zones : 

• Dans le coin en haut à gauche vous pouvez glisser la vidéo de l'orateur en train de parler (dans ce cas il n'a pas complètement disparu). 
• A droite la présentation occupe la plus grande partie de l'écran. 
• En prime, vous avez dégagé un peu de surface pour montrer l'avancement dans le plan (d'autres techniques existent, par exemple un curseur qui avance comme sous les vidéos Youtube par exemple).

Quelle meilleure solution de présentation à distance ?

Personnellement je préfère le second mode de diffusion surtout si la présentation comporte bien toutes les images pour illustrer le propos et que ça aide à la compréhension. 

En bref, une vraie présentation illustrant plutôt que "redondant" le propos. 

Cf. pour mémoire la non redondance décrite dans l'article PowerPoint 

S'il n'y a pas d'illustration, dans certains cas on peut se contenter du son, mais là la radio suffit pour transmettre le message : cf. les premiers cours à distance transmis à la radio.

Conclusion

J'écoutais lors d'un séminaire des intervenants exposer la problématique de comment former les enseignants à parler devant la caméra.

Pour des politiques dont l'ambition est de se faire connaître, tout porte sur la personne, ce me semble indispensable pour eux, alors que pour leurs électeurs ce serait plutôt les idées et programmes qu'il conviendrait de détailler... mais ceci est un autre sujet. 

Pour le cas qui nous concerne, passer un message du type enseignement, bonne pratique, le coeur du message est l'objet à mettre au centre, une voix off me semblant plus pertinente que l'enregistrement de l'orateur. La formation devrait plutôt porter sur comment bien parler (en particulier intonations et rythme).
D'ailleurs s'il est possible de choisir la voix une fois le texte écrit, ça peut même aider à l'assimilation du message. Vouloir tout faire soi même peut rendre la présentation moins percutante. 

Nota : il conviendrait de préciser le propos dans le cadre de messages à l'attention de personnes nécessitant une adaptation particulière (déficience visuelle ou auditive) mais une fois le concept compris il suffit d'adapter. 

Mis à jour par Louis CHATEL le 25/07/2022

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(*) certains sont très riches comme j'ai pu le voir dans certains #MOOCs.
D'autres peuvent déconcentrer l'auditeur, par exemple quand c'est filmé devant un film protecteur censé masquer la pièce derrière mais qui laisse quand même passer la lumière et ce à l'aide d'un motif en grillage fin : je peux vous assurer qu'à force de fixer l'image on arrive à distinguer les mouvement derrière, exemple des interviews dans le MOOC ESTIM. 

(**) une variante avec les MOOCs du CNAM avec 2 zones, l'orateur est en superposition à droite de l'écran par moment, avec une tablette permettant de surligner les slides. 

Le descriptif de la réalisation de ces MOOCs dans la vidéo ci-dessous