A propos de Maslow

La pyramide de Maslow, vous connaissez ?

En cours de management c'est un classique, si vous la cherchez sur le net vous en trouverez un bon nombre.
Classement hiérarchisé des besoins, c'est un concept à connaître.

Premier contact avec la pyramide de Maslow

Il y a quelques années, quand j'ai été en contact pour la première fois avec ce concept lors d'un cours de management, j'ai été dubitatif, c'est d'ailleurs à cette même époque, dans les années 80, qu'on m'expliquait la différence entre motivation, non motivation, démotivation et non démotivation.
S'il y a bien deux concepts, ce ne sont pas les contraires l'un de l'autre.

Etre payé plus n'est pas motivant, ne pas être assez payé est démotivant. Il ne faut pas confondre.

Ce dont je n'avais pas pris conscience à l'époque, c'est l'aspect discontinu de cette pyramide, on passe d'un niveau à l'autre, quand on l'a passé on découvre de nouveaux horizons...

Ayant eu la chance de franchir quelques échelons de cette pyramide, j'en ai enfin compris la subtilité.

Eléments de réflexion sur quelques notions de cette pyramide de Maslow

Si on regarde un aspect sur la pyramide de Maslow, permettre l'accomplissement de soi est sûrement plus motivant pour quelqu'un qui a assuré les niveaux de besoins inférieurs.

Mais pour quelqu'un qui n'arrive pas à boucler ses fins de mois ça n'a pas de sens.

Car n'oublions pas, chaque niveau nécessite d'être franchi pour pouvoir aborder celui du dessus, c'est pourquoi je notais classement hiérarchisé...

Chercher à garantir sa survie n'a pas de sens pour quelqu'un qui n'arrive déjà pas à survivre.

D'un autre côté, certains arrivent directement aux niveaux supérieurs.

Pas forcément "nés avec une cuillère en argent dans la bouche", mais élevés et lancés dans l'existence avec de bonnes bases solides, tant intellectuelles que financières.

Ne pas avoir à galérer pour trouver un logement, voire pour décrocher un prêt pour en acheter un, ce n'est pas très formateur pour faciliter la compréhension de ceux qui on du mal à survivre.

Il faut noter également que le passage de chaque niveau présente une discontinuité. Par exemple quand le salaire augmente à un niveau tel qu'on peut boucler ses fins de mois, comme par miracle on découvre les vertus de cette pyramide. A quelques euros près, c'est bluffant. Pouvoir mettre de côté permet de construire des projets.

Pas besoin de donner trop d'exemples, j'espère que vous avez compris le sens de cette intervention.

Quand un député prend comme exemple que lui aussi il a des crédits à rembourser, je ne suis pas certain qu'il ait connu les fins de mois difficiles au niveau de la survie (à ne pas confondre avec les difficultés à trouver des liquidités pour payer la mensualité de sa Porsche en fin de mois).

L'exaspération des Gilets Jaunes en 2018 est facile à comprendre pour qui est passé par là.

Nos élus qui peuvent dépenser 500 euros sans avoir à les justifier ne peuvent pas comprendre qu'avec ces mêmes euros une famille pourrait passer le cap de la survie.

A bien y réfléchir, j'ai eu de la chance de passer par là. Les cours du soir m'ont permis un statut que mon seul DUT ne m'aurait pas permis d'atteindre.

Question de génération, quelques années plus tôt ça aurait été suffisant, même en région parisienne.

Quelques années plus tard, c'était encore plus difficile. J'en connais un issu de mon IUT d'origine qui est retourné dans sa région au milieu de sa famille, n'arrivant pas à quitter le foyer où il avait pris un logement en arrivant en région parisienne. Ceci juste pour illustrer l'évolution du pouvoir d'achat qu'on m'explique avoir augmenté.

Pourquoi de la chance ? Comme je le faisais remarquer au niveau professionnel, avoir été embauché simple technicien m'a permis de ressentir le dédain de certains envers cette catégorie (et que penser des professionnels dotés d'un seul CAP ?) et d'adapter mon comportement de responsable avec ce recul. J'ai toujours eu la même considération envers les gens du balayeur au directeur...

Au niveau personnel, avoir eu des moments difficiles m'a donné une certaine compétence à identifier ceux qui n'ont pas la moindre idée des sujets qu'ils commentent.

C'est dommage quand il s'agit de nos représentants.

En conclusion, utiliser Maslow pour mieux manager la vie publique

Pour conclure, j'invite les rédacteurs de plans d'actions pour sortir de cette crise à bien identifier quels besoins ils pensent couvrir.

Pour rappel, dans survie il y a notamment :

• Manger, boire.
• Respirer, dormir, se vêtir.
• Se loger dans des conditions d'environnement acceptables.
• Pouvoir se rendre à son travail et le conserver...

Quand on ferme les stations ferroviaires ou qu'on plafonne les indemnités de licenciement abusifs, pour la France d'en bas je ne pense pas que ça aille dans le bon sens.

Savoir changer de point de vue, comprendre les motivations et bien les positionner grâce à Maslow, faire preuve d'empathie etc... sont des ingrédients indispensables pour bien analyser les situations avec les bons outils et ainsi pouvoir établir des plans d'actions pertinents, par exemple pour sortir du confinement.

Billet mis à jour par Louis CHATEL le 29/10/2021 (ce billet publié initialement fin 2018 me semble toujours d'actualité).

D'autres billets sur le thème management ? Un petit tour sur l'Index de la catégorie "Management"