J'ai pas le temps !
Plus sérieusement, pour respecter les règles de syntaxe, il faudrait plutôt dire :
"Je n'ai pas le temps !",
mais compte tenu du nombre de fois où j'ai entendu ce type de réponse, le titre me paraît donc adapté.
Avoir le temps, en voilà un bon objectif pour qui veut tenir ses objectifs, mais ne pourrait-on pas se poser la question "peut-on" ou "veut-on" se donner le temps ?
Contexte du billet "J'ai pas le temps !"
Dans Auditer un plan d’actions j’avais également abordé ce triptyque à propos du pilote du plan d’action :
- sait-il le faire ? A-t-il les compétences…
- peut-il le faire ? A-t-il le temps de le faire…
- veut-il le faire ? …
Le temps dans le triptyque Savoir-pouvoir-vouloir
Pouvoir, c’est avoir à sa disposition les ressources nécessaires, dont le temps.
Vouloir, c'est toujours une question personnelle, le manager est le plus à même par la motivation de donner envie de vouloir (à ne pas confondre avec Devoir).
Quand on veut, on peut. C'est connu. Et plus on va charger un individu en tâches plus on va mettre à mal cet adage.
Mais savoir se donner du temps pour effectuer une tâche, ça permet d'influer sur Pouvoir à partir du Vouloir.
Je connais quelqu'un qui comprenait systématiquement "je ne veux pas faire" quand il entendait "pas le temps" ou "j'peux pas" et j'avoue avoir bien souvent partagé sa compréhension.
La hiérarchisation des tâches pourrait aider à faire le tri et éviter de reléguer des tâches aux calendes grecques, mais une bonne délégation de certaines tâches est certainement plus performante pour trouver ou dégager du temps là où manifestement la tâche est à effectuer au moment prévu.
Des impératifs de délai
Si j'évoque aujourd'hui ce sujet, c'est pour insister sur un sujet : celui de l'accueil de personnes ou le pilotage d'actions.
- Accueil, par exemple d'un stagiaire, imagine-t-on n'avoir personne pour accueillir le stagiaire le jour convenu de son arrivée ?
- Renouveler ou résilier un bail dans la période prévue à cet effet, là aussi faute de temps imagine-t-on louper l'échéance ?
Ces 2 exemples, pris au hasard, montrent que contrairement à ce que certains pensent, certaines actions ne peuvent être reportées à plus tard.
La bonne solution, c'est souvent de déléguer avant qu'il ne soit trop tard, voire anticiper les problèmes.
Ceci précisé, on s'impose certaines contraintes. C'est l'habitude, on respecte ses engagements et on oublie que certains engagements ne sont pas vitaux.
Conclusion : savoir prendre le temps
Pour conclure cet article je reviens sur une expérience personnelle survenue il y a près de 20 ans.
Un de mes anciens amis de passage à Paris m'a demandé de venir déjeuner avec lui. Ayant une réunion en banlieue, j'ai décliné l'invitation et suis juste passé prendre l'apéritif pour lui consacrer les quelques minutes qui me semblaient possibles.
Il a insisté sur l'adage "nul n'est indispensable", narrant une anecdote où loupant son avion, une visite avait été faite sans lui, tout directeur qu'il était.
Pour lui, en essayant de ne pas dénaturer ses propos de l'époque, "il fallait consacrer son temps à ceux qu'on aime" avant toute chose.
Je suis allé à ma réunion, en attendant le début d'une réunion qui a fini par être annulée compte tenu de l'absence de son organisateur, j'ai eu le temps de réfléchir à la pensée en question.
Quelques années plus tard, au chevet de mon épouse, j'ai aussi eu l'occasion d'y penser quand dans le centre de soins palliatifs, je passais à côté d'une chambre où un résident était là tout seul à attendre, semi conscient, la fin...
Etait-il seul, sans proches, ou alors ses proches n'avaient pas le temps ?
Je vous laisse réfléchir à partir de ces situations extrêmes.
Billet mis à jour par Louis CHATEL le 11/12/2023
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j'ai pris le temps de lire cet intéressant article ! Bonne semaine, amitiés du vieux sorcier
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