Ah ! Vous montiez !
Pour ceux qui ont connu les ascenseurs ancienne génération, les problèmes liés à ce que je qualifierai d'action intempestive sur le bouton d'appel de l'ascenseur (hors niveaux extrêmes vous comprendrez pourquoi après avoir lu cet article) aboutissait toujours (c'est une des variantes de la Loi de Murphy) à faire arrêter à son niveau un passager en train de monter à un étage supérieur alors que vous vouliez descendre... et cette phrase Ah ! Vous montiez ! a dû être prononcée bon nombre de fois, sorte d'excuse même pas vraiment formulée alors qu'on y était pour rien : en effet, comment deviner ?
Un peu d'historique des automatismes d'ascenseurs
A l'époque où la mémorisation de la commande avait fait son apparition, c'était la seule solution pour ne pas attendre indéfiniment sur le palier, voire devoir descendre par l'escalier.Pourquoi je parle de mémorisation ? Il existe en effet une génération encore plus surprenante où il fallait attendre que l'ascenseur soit libre pour que le bouton d'appel s'éteigne et que l'on puisse l'appeler, donc là ce n'était qu'une question de patience et de rapidité pour appuyer sur le bouton avant quelqu'un d'autre souhaitant bénéficier du même service au même moment (GL n'a pas connu les versions hydrauliques, faut pas exagérer quand même).
En ces temps héroïques, la fréquentation était limitée et les questions logistiques pas vraiment dimensionnantes pour les automaticiens en charge de définir leur fonctionnement (je ne parle pas des premiers gratte ciels que je n'ai pas connus mais des immeubles habituels de quelques étages).
Maintenant la situation a changé, l'utilisation des ascenseurs s'est démocratisée, il y en a partout, et c'est maintenant que les automates de pilotage sont performants que le temps est perdu faute de formation des utilisateurs... ou de sensibilisation tout simplement.
Tous ceux qui systématiquement appuient sur les 2 boutons d'appel pour gagner du temps (ils sont pressés, ils n'ont pas que ça à faire, ils ne comprennent pas à quoi ça sert, avant c'était plus simple, il n'y avait qu'un seul bouton !) vont trouver dans les lignes qui suivent quelques éléments pédagogiques pour choisir la bonne option et comprendre la gène occasionnée (y compris à eux même, car tout arrêt intempestif ralentit le trafic global).
Nota : dans ceux qui n'ont pas compris, il y a certains agents d'entretien, voire certains installateurs : j'ai vu en effet des commandes montées à l'envers !
Ce qui est décrit ici est généralisable à un puits d'ascenseurs à commande commune (à l'occasion, observez les utilisateurs au milieu de toutes ces mouvements, c'est enrichissant).Le fonctionnement normal d'un ascenseur
Observons sur un cas simple 2 utilisateurs, un dans l'ascenseur, l'autre sur un palier intermédiaire prêt à appeler ce même ascenseur arrivant à son niveau.
L'impatient potentiel est devant une porte de ce type
où nous pouvons distinguer au dessus de la porte les lumières indiquant le sens de circulation de l'ascenseur (à vérifier avant de monter dedans), et sur le côté les boutons d'appel pour monter (M) ou descendre (D), les pictogrammes devant être cohérents avec ceux de l'information au dessus de la porte (du moins je l'espère d'ici que des experts de l'économie dans les IHM ne vienne sévir).
Petits détails en passant : aux étages extrêmes, un seul sens possible, donc un seul bouton et pas de risque de se tromper.
Observons maintenant la cage d'ascenseur complète avec le sens de circulation.
Observons maintenant la cage d'ascenseur complète avec le sens de circulation.
Premier cas de figure, la cabine est en train de monter, et le client souhaite descendre
Soit il a appuyé seulement sur le bouton (D), dans ce cas la cabine passe sans s'arrêter et s'arrêtera en redescendant après avoir déposé le passager actuel (temps optimisé).
Soit il a appuyé sur les 2 boutons (qui s'allument"), dans ce cas l'automate traite la demande de "monter"
- la lumière au dessus de la porte s'allume dans le sens monter
- la cabine s'arrête pour charger le passager désirant monter (c'est le moment de dire "ah ! vous montiez !")
- après fermeture des portes la lumière du bouton (M) s'éteint
Et le cycle continue comme si le client n'avait pas appuyé sur les 2 boutons, ne laissant que le voyant (D) allumé
Vous pouvez trouver / imaginer toutes les variantes possibles, il monte dans la cabine et constate que ça monte (s'il y a 20 étages ça risque de faire long), rappuyer sur ce foutu bouton qui vient de s'éteindre et rouvrir les portes si la cabine n'est pas partie... Bref, quelques moment de franche rigolade pour un habitué des IHM et des difficultés à bien maîtriser les temporisations nécessaires à tout automatisme.
Vous remarquerez que tout ce mini cataclysme n'est le fait que de l'appui intempestif sur ce malheureux bouton d'appel qui ne demandait rien.
Second cas de figure, la cabine descend.
Est-ce vraiment le cas ?
Vous oubliez que la commande "souhait de descendre" va bien être effacée, mais qu'il va rester celle de monter active, alors qu'il n'y a plus personne à charger.
Dans ce cas également il y a perte de temps pour les utilisateurs suivants, perte d'énergie (pensons un peu à la planète), encore plein de bonnes raisons pour bien gérer la commande actionnée.
Que retenir dans tout ça ?
Quand vous arrivez sur le palier, vérifier que le bouton d'appel dans le sens que vous souhaitez aller est bien activé, ou activez le.
Laisser l'autre commande tranquille.
Monter dans le bon ascenseur (prenez en compte l'information de sens au dessus des portes).
Enfin, si vous avez un peu de temps, restez sur le palier à observer, ça vaut la peine... et ensuite descendez par l'escalier, c'est aussi bon pour le coeur.
Nota : GL utilise rarement la cabine pour monter et descendre (en plus du vélo blog, c'est bon pour sa ligne).
Anecdote sur des commandes d'ascenseurs oubliées
Une dernière information : pourquoi cet article ? Un gag : le centre commercial Leroy Merlin de Rueil-Malmaison a manifestement fait des économies dans la réalisation de ses ascenseurs.
L'anecdote que je mentionne ici date de quelques années (lors de son inauguration), mais je n'ai pas vu d'évolution à ce niveau.
L'anecdote que je mentionne ici date de quelques années (lors de son inauguration), mais je n'ai pas vu d'évolution à ce niveau.
Quand vous êtes à un niveau intermédiaire vous n'avez que des boutons pour monter, donc si vous vous êtes trompés de niveau, il vous faudra espérer que quelqu'un s'arrête à ce niveau si vous voulez descendre !
Nota : j'ai fait cette découverte d'une autre façon, les escalators ne descendent qu'au second sous sol, si votre voiture est garée au troisième, il faut vous résigner à prendre l'ascenseur pour monter et aller signaler le problème à l'accueil ou de charmantes hôtesses ont écouté ma remarque et promis transmettre sans rien noter...
Je suis sceptique : un petit billet pour que la maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'oeuvre aient les données pour évaluer l'incompétence qui semble transpirer de ce que je qualifierai d'une économie malencontreuse.
Je suis sceptique : un petit billet pour que la maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'oeuvre aient les données pour évaluer l'incompétence qui semble transpirer de ce que je qualifierai d'une économie malencontreuse.
Attention : en attendant d'avoir trouvé comment on accède au troisième sous sol sans ascenseur (je pensais trouver le chemin en descendant, voire par une explication à l'accueil qu'on n'a pas su me donner) je ne peux que conseiller d'éviter d'utiliser ce niveau.
Mis à jour par Louis CHATEL le 23/06/2022
Mis à jour par Louis CHATEL le 23/06/2022
Un autre billet de la rubrique pédagogie ? Il y en a à lire, il suffit de consulter l'index de la catégorie "pédagogie" du blog de Louis CHATEL
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